De retour à Berlin après les vacances : pourquoi je préfère reprendre le travail le vendredi

Notre chroniqueur aime retourner au travail le vendredi, ce qui suscite une grande incompréhension. Pourquoi a-t-il décidé de recommencer ?
L'orange est le nouveau noir. Le disco est la nouvelle techno. Et le vendredi est le nouveau lundi. Mais laissez-moi commencer par autre chose : un de mes anciens patrons (je ne devrais probablement pas révéler qui c'était) utilisait toujours une astuce dans sa messagerie. Lorsqu'il était en vacances, il laissait les messages automatiques d'absence du bureau s'afficher deux ou trois jours de plus.
Cela signifie que mon ancien patron, par exemple, est revenu au bureau mercredi, mais les personnes qui lui ont écrit jusqu'à vendredi ont reçu une réponse automatique indiquant qu'il était en vacances. En gros, dans un hamac sous les palmiers. Bien sûr, nous, les employés du bureau, étions au courant. Certains. Les personnes extérieures, pour la plupart, non. Globalement, mon patron a eu une réintégration plus douce. Même si cela s'est fait au prix d'un « pieux mensonge » moralement douteux. Cordialement, Monsieur L. !
Soyons honnêtes : en vacances, on change de mode de vie. Réfléchir et résoudre des problèmes permet de se détendre un moment. Et il est également bon de ne pas avoir à prendre de décisions lourdes de conséquences pendant quelques jours ou semaines – tout au plus, choisir entre Montepulciano, Montalcino, Positano ou Amalfi ce jour-là. Et s'offrir une glace à la pistache ou un granité au citron. La Dolce Vita.
De retour à Berlin, au travail, il faut se vider la tête et se concentrer. Sans parler des milliers d'e-mails non lus. Tout semble plus intense, interrompu par la routine. Et aussi un peu plus épuisant. Votre liste de choses à faire ressemble à un train fantôme ? Alors, quoi de mieux qu'une journée pour se poser, se mettre dans le bain et répondre à 4 736 e-mails ? Ou du moins aux plus importants ?
C'est pourquoi j'ai décidé de reprendre le travail un vendredi cette fois-ci. Pour accomplir tout ce qu'implique un tel redémarrage. Certains autour de moi ont réagi avec une grande incompréhension : « Oh, accorde-toi un jour de repos de plus ! Fais de vendredi un jour de repos ! » Je ne l'ai pas fait ; j'ai maintenu mon plan fou.
Bien sûr, je n'aurais jamais imaginé que mes chers collègues m'encourageraient – euh, non, me motiveraient – à écrire cette chronique juste avant le week-end : « Super sujet ! » Oui, j'adore mon travail. Et ma liste de choses à faire n'est plus un train fantôme, mais des montagnes russes avec des boucles amusantes. Quel plaisir d'être de retour à Berlin. Comme chacun sait, on ne s'ennuie jamais ici. Surtout pas le vendredi.
Berliner-zeitung