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Papa Bunny

Papa Bunny

Je recherche un homme blanc dans la soixantaine vivant à Alicante. Il portait une veste de couleur claire, des lunettes de soleil marron et une casquette bleue. Il a été vu à l'entrée du centre commercial Gran Vía dans la capitale d'Alicante, réfutant la rhétorique xénophobe et d'extrême droite d'un prétendu pseudo-journaliste/pseudo-Tiktoker/pseudo-personne qui filmait dans la rue.

Martin Tognola

Journaliste présumé d'extrême droite (PRU) : Nous avons de plus en plus d'immigration illégale, ils ne respectent pas nos frontières.

Monsieur en casquette bleue (SGA) : (le coupant) Oh, oh, oh, oh... monsieur, vous confondez beaucoup de choses. Ce ne sont pas les immigrants qui viennent ici, ce sont les gens dans le besoin qui viennent ici.

PRU : Sauter la clôture !

SGA : S'ils sautent la barrière et gagnent leur vie, que se passera-t-il ensuite ?

PRU : Et puis ils leur donnent plus d’aides qu’aux travailleurs indépendants.

SGA : Que dis-tu ? Quelle interview tu me fais ; vous induisez les réponses. Pour qui travaillez-vous, monsieur ? Travailler pour l'humanité. Il n’y a pas d’immigrants, nous sommes tous des êtres humains. Nous sommes tous des gens de couleurs différentes, et tant qu’il n’y a pas de criminel, vous ne pouvez pas l’appeler un criminel.

PRU : Alors, que pensez-vous de Santiago Abascal ?

SGA : Je vais garder mes pensées pour moi, car ces questions sont purement spéculatives, donc je peux être pris au dépourvu. Nous sommes des gens avant d’être des citoyens ; citoyens du monde, libres de couleur, de religion et de tout. Tant que quelqu’un ne commet pas un crime, il est une personne, peu importe d’où il vient, où qu’il vienne et quelle que soit sa couleur.

La vidéo a accumulé des millions de vues sur les réseaux sociaux, un espace qui semble réservé aux discours xénophobes et d’extrême droite. Si tel avait été le cas, je peux vous dire que la vidéo, qui n’a duré qu’une minute et demie, ne se serait pas répandue comme une traînée de poudre. Il est bon que nous ne jetions pas l’éponge face à l’avalanche de messages que les extrémistes se chargent de diffuser chaque fois que leur discours raciste, qu’ils croient désormais hégémonique, subit une légère piqûre.

Comme le chanteur portoricain Leo XIV ou un homme d’Alicante, ne restons pas silencieux face aux discours racistes.

Les suprémacistes qui voient dans ce mélange une faiblesse pour leur identité, ceux qui aiment les slogans comme « les gens du pays d'abord », « ils viennent de l'extérieur pour prendre nos emplois » ou « les subventions pour les repas sont réservées aux Maures », ont dû passer une semaine difficile. Je suis convaincu qu'il y a des gens avec le même état d'esprit qui font la queue en ligne pour obtenir des billets pour les concerts de Bad Bunny en Espagne.

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Le Portoricain est en passe de remplir 10 Metropolitan et 2 Montjuïc d'ici 2026. Pendant la campagne électorale américaine, un comédien participant à un événement de Trump a qualifié Porto Rico d'« île flottante d'ordures ». Bad Bunny n'a pas tardé à qualifier le comédien trumpiste de déchet.

L’une des premières choses que nous avons apprises sur le pape américain, outre sa ressemblance frappante avec l’écrivain Juan Cruz, est qu’il s’est opposé au vice-président JD Vance au sujet de sa politique de déportation. Robert Francis Prevost, Léon XIV, est la meilleure nouvelle que nous ayons entendue des États-Unis ces derniers temps. L'ombre de Francisco commence à s'allonger. Peu importe à quel point Trump le félicite d’être un compatriote, il sait qu’il sera inflexible sur la question de l’immigration, un champ de bataille majeur pour l’extrême droite mondiale et sa principale source de votes. La rhétorique xénophobe est à la mode ; ceux qui le prêchent ont perdu leur honte, qu’ils s’appellent Trump, Le Pen, Abascal ou Orriols.

Il est essentiel que des gens comme le Pape et Bad Bunny ne restent pas silencieux. Mais le fait qu'un homme de 70 ans, à l'extérieur d'un centre commercial d'Alicante, puisse laisser sans voix un jeune en quête de notoriété sur les réseaux sociaux avec une rhétorique raciste est fondamental. Ne restons pas silencieux. Nous sommes plus. C'est pour ça que les autres font autant de bruit.

lavanguardia

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