Michael Burry, l’investisseur qui avait prédit la crise des subprimes, parie sur l’éclatement de la bulle de l’IA

Donald Trump a répondu à l’entrepreneur, devenu célèbre pour avoir misé plus d’un milliard de dollars sur la chute des géants de l’intelligence artificielle Nvidia et Palantir en 2008, assurant ne pas être inquiet d’une éventuelle bulle financière.
Michael Burry, célèbre pour avoir anticipé la crise des subprimes en 2008, refait parler de lui avec un nouveau pari audacieux. À contre-courant des mouvements boursiers de ces dernières semaines, le gestionnaire du fonds Scion Asset Management vient de miser plus d’un milliard de dollars sur la chute de deux géants de l’intelligence artificielle, Nvidia et Palantir.
Dans les faits, il a placé sur les deux sociétés des «put options», soit des produits financiers qui permettent à un investisseur de miser sur une baisse de la valeur d’une entreprise jugée surévaluée. Son objectif : profiter d’une éventuelle correction boursière dans le secteur de l’IA, voire, de l’éclatement de la bulle.
Passer la publicitéIl y a quelques jours, sur le réseau social X (ex-Twitter), Michael Burry avait publié un message énigmatique, adressé aux investisseurs : «Parfois, on observe des bulles. Parfois, il est possible d’agir. Parfois, la seule stratégie gagnante est de ne pas jouer». Le tout, accompagné d’une photo de son personnage, interprété par Christian Bale, dans le film The Big Short, sorti en 2015. Ces phrases résument ainsi son pari, qui pourrait s’avérer très rentable s’il se réalise.
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Dans ses déclarations 13F, soit le rapport réglementaire que doivent déposer aux États-Unis certains gestionnaires de fonds d’investissement institutionnels, on découvre que Michael Burry a placé respectivement 187,6 et 912 millions de dollars contre Nvidia et Palantir. De quoi donner du grain à moudre à ceux qui voient dans les spéculations autour de l’IA une bulle similaire à celle des subprimes en 2008, qui avait rendu «l’oracle» si célèbre.
Les deux entreprises visées par l’investisseur sont pourtant loin d’être sur la pente descendante. Leader mondial des puces et technologies pour l’intelligence artificielle, Nvidia a récemment vu sa capitalisation boursière dépasser les 5000 milliards de dollars, une première historique. De son côté, Palantir, géant américain qui fournit à des entreprises et à des gouvernements des logiciels IA d’aide à la décision basés sur l’analyse d’immenses quantités de données, affiche une hausse de 63% de son chiffre d’affaires sur un an.
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Les réactions ne se sont pas fait attendre. Alex Karp, le patron de Palantir, a jugé cette décision «étrange» et est même allé jusqu’à qualifier ceux qui parient contre sa société de «complètement fous». Donald Trump a affirmé ne pas être inquiet de l’existence potentielle d’une bulle sur les marchés financiers autour de l’intelligence artificielle (IA). «Non, j’adore l’IA, je pense que ça va être très utile», a répondu le président américain, au moment de recevoir le premier ministre hongrois Viktor Orban à la Maison-Blanche.
Pourtant, certains experts évoquent en effet une «fatigue de l’IA» malgré la multiplication des «méga-deals», comme le récent contrat de 38 milliards de dollars conclu entre OpenAI et Amazon. Le fonds de Michael Burry avait déjà indiqué détenir des options de vente sur Nvidia au premier trimestre 2025, mais ce rapport précisait que ces options «pourraient servir à couvrir des positions longues non déclarables». La déclaration du troisième trimestre, publiée lundi, ne comporte plus cette précision. Face aux analyses et mises en garde, la Deutsche Bank rapporte qu’«un nombre croissant d’observateurs» s’interrogent sur une possible correction boursière imminente.
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