Algérie : De Villepin dénonce la «surenchère» de Retailleau, le ministre «s’en fiche comme de sa première chemise»
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Alors que l’ancien premier ministre a ouvertement critiqué la rhétorique du ministre de l’Intérieur à l’égard d’Alger après l’attaque de Mulhouse, le premier flic de France n’entend pas atténuer son discours.
Passer la publicitéIl reste ferme malgré les critiques. «Moi, je n'admets pas que la France soit humiliée (...) Qui en France peut soutenir que la dureté n’est pas du côté du régime algérien ?», s’est interrogé lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en marge du Salon de l’agriculture. En «pointant du doigt le cas de l’écrivain Boualem Sansal emprisonné en Algérie. » Samedi, il s'était dit prêt à entrer dans un «rapport de force» avec celle-ci. En cause, le refus d'Alger de reprendre l'un de ses ressortissants sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, avant qu'il ne tue un homme et en blesse sept autres dans une attaque terroriste à Mulhouse.
Interrogé sur les piques de l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, qui avait déploré une «surenchère» dans ses propos sur l'Algérie, Bruno Retailleau a répondu qu'il «s'en fichait comme de sa première chemise». «Il y a un homme (Boualem Sansal) dont la vie est en danger et un pays qui méconnaît le droit international. Dominique de Villepin devrait le connaître, le droit international», a répliqué le locataire de Beauvau.
«Moi, je dis les choses telles que je les pense et si ça dérange les uns et les autres, c'est pareil», a-t-il ajouté, estimant que la France «n'a pas mérité» le traitement que lui accorde Alger. «D'autant plus que le président de la République a tendu la main. Est-ce qu'on a été payés de retour ? Non!», a-t-il déploré. Les relations souvent en dents de scie entre la France et l'Algérie se sont détériorées depuis l'été 2024 après l'annonce de l'appui de la France au plan d'autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental. Plusieurs dossiers ont ensuite continué d'assombrir les relations bilatérales, dont l'incarcération depuis la mi-novembre de Boualem Sansal et l'arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens pour apologie de la violence.
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