Emploi après 50 ans : les métiers qui recrutent

Sur le marché de l’emploi, passé 50 ans, les perspectives professionnelles se font plus rares, alimentées par des idées reçues comme le manque de dynamisme, la difficulté à s’adapter, ou encore l'incompétence numérique. Pourtant, certaines entreprises brisent ces clichés et misent au contraire sur l’expérience, la fiabilité et les compétences des travailleurs expérimentés.
Si le taux d’activité des 50-59 ans a rattrapé celui de certains pays voisins, la situation reste préoccupante pour les 61-64 ans. Seulement 38 % d’entre eux occupent un emploi, l’un des plus bas niveaux d’Europe. De plus, le marché de l’emploi a ralenti au premier trimestres 2025, les offres de CDI ont chuté de 60 %, selon le baromètre Synergie.
“Il y a une peur très forte du déclassement chez les seniors”, alertait récemment Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, dans Le Parisien, le 6 mai dernier. Une déclaration qui reflète l’état d’esprit de nombreux actifs de plus de 50 ans, dont la crainte principale est de ne plus trouver leur place dans un monde du travail qui valorise souvent la jeunesse au détriment de l’expérience.
Mais le tournant est aussi culturel. “Il faut sortir de la logique de RSE ou de charité. On embauche des seniors parce qu’ils sont utiles, performants, et qu’ils savent transmettre”, plaide la ministre. Une stratégie que certaines entreprises appliquent déjà. Yvanna Goriatcheff, directrice exécutive du groupe Synergie, note un intérêt croissant pour les profils expérimentés dans plusieurs secteurs clefs : “Les seniors intéressent particulièrement les employeurs du secteur des services à la personne car ils disposent d’une forte expérience dans l'organisation de la vie quotidienne et souvent d’une bonne capacité d'écoute”, explique-t-elle dans les colonnes de Capital.
“En France, on a longtemps considéré qu’au-delà de 55 ans, un salarié était bon à mettre de côté”, reconnaît Astrid Panosyan-Bouvet. Une vision en train d’évoluer, notamment sous la pression démographique. Avec le recul de l’âge de départ à la retraite, le gouvernement veut désormais encourager le maintien en activité, à travers des mesures concrètes : développement de la retraite progressive, simplification du cumul emploi-retraite, ou encore création du “contrat de valorisation d’expérience”, un CDI adapté aux plus de 60 ans.
Un programme pour soutenir les seniors dans la recherche d’emploiPour tenter d’inverser la tendance, l’État s’appuie sur plusieurs leviers. Le programme Atout senior, déployé par France Travail en partenariat avec l’organisme de formation Ifocop, fait partie des dispositif pour soutenir les seniors.
Ce programme combine quatre mois de formation théorique et quatre mois d’immersion en entreprise. Son objectif est de permettre une reconversion rapide et réaliste à des candidats souvent contraints de revoir leurs prétentions salariales. “Le taux de retour à l’emploi des 50 ans et plus atteint 83 %, soit deux fois et demie la moyenne nationale”, souligne Bertrand Lamour, directeur de l’Ifocop, dans les colonnes de Capital.
Le témoignage de Geeta, 59 ans, illustre la force de cette démarche. Après 34 ans passés chez Lenôtre, elle se retrouve au chômage, puis en reconversion. Grâce à Atout senior, elle décroche un poste en ressources humaines. Si son salaire a chuté de moitié, elle n’en voit pas moins dans cette transition une réussite personnelle. “Retrouver un sens, une place, c’était plus important que le reste”, confie-t-elle à Capital.
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