Grok : l’intelligence artificielle d'Elon Musk utilisée pour créer des images de femmes dénudées à leur insu

Depuis mai 2025 une polémique enfle sur le réseau social X (jadis Twitter), détenu par Elon Musk. Des utilisateurs détournent l’IA Grok, développée par xAI, pour créer des images de femmes dénudées à partir de clichés publics, relançant le débat sur les limites et dangers de l’intelligence artificielle.
Les femmes perpétuellement sexualisées à leur insuL’arrivée de l’intelligence artificielle était source d’exaltation et de curiosité pour beaucoup. Mais, dès ses prémices, une bonne partie des internautes féminines la redoutait, sachant par avance les dérives qui y seraient associées. En effet, pas besoin d’attendre les IA pour voir d’ores et déjà des montages photos et vidéos dénudant et sexualisant les femmes. Des forums entiers sont dédiés à la modification des publications de certaines personnalités féminines, afin de les déshabiller sans leur consentement. Si les avancées technologiques facilitent la vie à de nombreux égards, elles rendent aussi beaucoup simples des dérives déjà bien en place.
On peut penser ainsi au phénomène des “deepfakes” : une technique de plus en plus utilisée qui permet de créer de fausses vidéos ou de faux enregistrements audio en manipulant l’image et la voix d’une personne à l’aide de l’intelligence artificielle. Concrètement, elle permet de faire dire ou faire des choses à quelqu’un… sans qu’il ne les ait jamais dites ou faites. Ces contenus, bluffants de réalisme, peuvent prêter à sourire dans un cadre humoristique, mais deviennent inquiétants lorsqu’ils servent à diffuser de fausses informations, manipuler l’opinion ou… créer du contenu pornographique. La star américaine Taylor Swift en avait notamment fait les frais. Une image sexuelle détournée de la chanteuse a été vue 47 millions de fois avant que le compte qui la diffusait ne soit suspendu, comme le rapportait le New York Times. De même, la présentatrice de Channel 4 News, Cathy Newman, a été victime de deepfakes pornographiques. Elle a décrit dans The Guardian cette expérience comme une "violation" et a exprimé son inquiétude quant à l'utilisation de l'IA pour créer des contenus aussi réalistes et nuisibles.
Grok : une mise à nu en quelques clicsDésormais, chaque réseau social dispose de sa propre intelligence artificielle. Vous avez pu le constater avec le fameux rond bleu de Meta (présent sur Facebook, Whatsapp, Instagram). X n’est pas en reste avec sa propre IA, prénommée Grok. Sur l’application, on peut solliciter Grok pour tout et n’importe quoi, en réaction à des publications notamment. Une polémique émerge depuis quelques temps, notamment pointée par Numerama et France Info : l’IA d’Elon Musk est massivement utilisée pour déshabiller des femmes à leur insu.
Depuis début mai 2025, des utilisateurs du réseau social X (anciennement Twitter) exploitent l'intelligence artificielle Grok, développée par xAI, pour générer des images de femmes en sous-vêtements à partir de photos publiées en ligne. Il leur suffit de mentionner @Grok sous une publication contenant une photo et de lui demander de "retirer les vêtements" de la personne concernée. L'IA produit alors une image modifiée, souvent en lingerie, qui peut être affichée directement dans le fil de discussion ou accessible via un lien de téléchargement. Bien que Grok affirme respecter des règles éthiques strictes, des utilisateurs ont réussi à contourner ces limitations, exposant ainsi les personnes ciblées à des atteintes à leur dignité et à leur vie privée.
Une pratique illégale en FranceCette pratique est illégale en France. La loi du 21 mai 2024 a renforcé la législation en matière de contenus générés par intelligence artificielle, notamment les deepfakes à caractère sexuel. Produire ou diffuser de telles images sans le consentement des personnes concernées constitue une infraction passible de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. Ces actes sont considérés comme des atteintes à la vie privée et à la dignité des individus, et les victimes peuvent engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces contenus.
Cette actualité nous rappelle qu’il faut plus que jamais protéger les femmes, mais aussi les enfants, des dérives de l’intelligence artificielle en mettant ces problématiques au coeur des débats publics, en renforçant le cadre juridique et améliorant les moyens de détection de ces publications afin de les modérer au plus vite et limiter leur diffusion. Bref, on a du pain sur la planche !
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