« Qui va s’allonger sur le divan ? » : « Les Soprano », la première série à parler de santé mentale

Un homme fait une crise de panique. Sur les conseils de son médecin généraliste, il consulte une psychiatre. Celle-ci lui diagnostique une dépression nerveuse et il entame une thérapie. Au fil des séances, il parlera (beaucoup) de sa mère, avec qui il entretient des rapports compliqués. Il évoquera sa femme, son fils et sa fille, mais aussi sa propre enfance, la figure de son père disparu, son travail. Rien de très extraordinaire.
Sauf que le héros de la série Les Soprano, dont le premier épisode est diffusé le 10 janvier 1999 sur la chaîne américaine HBO, n’est pas un patient comme les autres. Tony Soprano (James Gandolfini) est un chef de la mafia, à la tête d’une « famille » du New Jersey. Cet homme qui enchaîne les mauvais coups s’écroule quand les canards sauvages qu’il aimait voir patauger dans sa piscine s’envolent.
Vue d’aujourd’hui, la description du mal-être d’un individu n’a rien d’extraordinaire. La santé mentale est partout dans les séries télévisées et les profils des patients sont divers. En thérapie, du duo Eric Toledano et Olivier Nakache, adaptation de la série israélienne BeTipul, et dont les deux saisons, diffusées sur Arte (en 2021 et en 2022), ont créé l’événement, allonge sur le divan une chirurgienne, un policier de la brigade de recherche et d’intervention, un chef d’entreprise, une étudiante… 13 Reasons Why (2017) se présente comme une enquête autour du suicide d’une adolescente. Atypical (2017) suit un jeune homme autiste, quand la série d’animation BoJack Horseman (2014) a pour protagoniste un acteur oublié et dépendant au sexe, à l’alcool et aux stupéfiants…
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Le Monde