Affaire Bétharram : Bayrou maintient n’avoir « pas eu d’autres informations » que la presse

François Bayrou s’explique ce mercredi 14 mai devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur ce qu’il savait et sur son éventuel rôle auprès de la justice dans l’affaire des violences physiques et sexuelles au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, dans son fief des Pyrénées-Atlantiques.
François Bayrou a jugé « très importante » pour « les victimes » son audition par les députés. « Le premier mot qui me vient quand je pense à cette audition, c’est “enfin”. Pour moi, cette audition est très importante. Elle est très importante pour les garçons et les filles qui ont été victimes de violences et particulièrement de violences sexuelles depuis des décennies », a affirmé le premier ministre devant la commission d’enquête sur ce scandale.
Sous serment devant la commission d’enquête, le premier ministre maintient n’avoir « pas eu d’autres informations » que « par la presse », lorsqu’il était ministre de l’éducation nationale (1993-1997), des faits survenus dans l’établissement Notre-Dame de Bétharram.
« Je maintiens l’affirmation qui est la mienne. Je n’ai pas d’autres informations comme ministre de l’éducation nationale (…) et je n’ai bénéficié d’aucune information privilégiée », a répondu le premier ministre lors d’un échange tendu avec le corapporteur de la commission d’enquête, le député LFI Paul Vannier, qu’il a notamment accusé de « déformer la réalité ».
« Monsieur Vannier, j’ai déjà décrit votre méthode qui consiste à essayer de tirer la réalité pour nourrir un procès en scandale. Cette méthode, si je peux, je ne la laisserai pas prospérer », a déclaré le premier ministre, qui a adopté un ton offensif pour son audition. « Je ne lis pas Mediapart, c’est une hygiène personnelle », a également martelé François Bayrou, en référence au journal en ligne à l’origine de nombreuses révélations sur l’affaire Bétharram.
François Bayrou a expliqué qu’il n’avait « pas eu le sentiment » que la commission d’enquête était « totalement objective », lors d’un incident l’opposant à la présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi.
Le premier ministre a demandé la production d’un extrait vidéo d’une précédente audition de la commission d’enquête, celle de l’ex-professeur à Bétharram Françoise Gullung. Il a ensuite a accusé la commission d’avoir fait un « compte rendu fallacieux » de cette audition dans une ambiance de tension, des députés MoDem présents dans la salle venant en appui de la demande du premier ministre
La Croıx