Carney affirme que les Canadiens « n'ont pas été impressionnés » par l'offre du Royaume-Uni d'une deuxième visite d'État à Trump

Le Premier ministre Mark Carney a déclaré que les Canadiens n'avaient pas été impressionnés lorsque le Royaume-Uni a décidé d'offrir au président américain Donald Trump une deuxième visite d'État sans précédent alors qu'il menaçait la souveraineté du Canada.

« Pour être franc, ils n'ont pas été impressionnés par ce geste, tout simplement, compte tenu des circonstances », a déclaré Carney à la chaîne d'information britannique Sky News dans une interview publiée en ligne mercredi.

« C'était à une époque où nous étions très clairs, certains d'entre nous étaient très clairs, sur les questions liées à la souveraineté. »

Carney a déclaré que lorsqu'il faisait campagne pour la direction du parti, il « disait clairement » que le Canada n'était pas à vendre, et l'invitation que le Premier ministre britannique Keir Starmer a présentée à Trump alors qu'il était dans le Bureau ovale « a contredit certains de ces messages ».

Interrogé sur la question de savoir si Carney pensait qu'il était approprié d'inviter Trump pour une deuxième visite d'État, Carney a déclaré que c'était un choix que le Royaume-Uni et le palais de Buckingham devaient faire.

« Je laisse la diplomatie au gouvernement britannique », a-t-il déclaré.

Sky News a pressé Carney de répondre, affirmant qu'il devait avoir une opinion sur la décision, ce à quoi Carney a répondu : « J'ai une opinion sur beaucoup de choses, dont certaines que je garde pour moi. »

Lors de sa première conférence de presse après l'élection du 28 avril, Carney a annoncé que le roi Charles se rendra au Canada plus tard ce mois-ci pour prononcer le discours du trône le 27 mai.

« Cet honneur historique est à la hauteur de notre époque », a déclaré Carney, ajoutant que la reine Camilla se joindrait à la visite.

La gouverneure générale Mary Simon a publié une déclaration confirmant la visite royale les 26 et 27 mai.

Chaque nouvelle session du Parlement est ouverte par un discours du Trône, un document qui expose l’orientation et les objectifs attendus du gouvernement, ainsi que la manière dont il compte les atteindre.

La visite du roi n'est pas « une coïncidence », déclare Carney

Ces dernières semaines, l'attention s'est portée sur le rôle de Charles en tant que chef d'État du Canada, notamment face aux railleries répétées de Trump selon lesquelles le pays deviendrait le 51e État.

Carney a expliqué qu'il avait demandé au roi s'il visiterait le Canada lorsqu'il l'avait rencontré après avoir prêté serment comme premier ministre en mars et que ce n'est pas un hasard si le roi se rend au Canada à un moment où la souveraineté du Canada en tant que pays est contestée par les États-Unis.

« Tous les enjeux liés à la souveraineté canadienne, mis en avant par le président, existent aussi en temps normal », a-t-il déclaré à Sky News. « Ce n'est donc pas une coïncidence, mais c'est aussi un moment de réaffirmation, et ce sera un moment de réaffirmation. »

Starmer a remis à Trump l'invitation pour une deuxième visite d'État lors d'une visite à Washington en février, affirmant que la dernière visite d'État du président en 2019 avait été un « énorme succès ».

Après avoir lu l'invitation devant les journalistes dans le Bureau ovale, Trump a déclaré que ce serait un « honneur » de visiter ce pays « fantastique ».