Picnic n'est pas tenu d'adhérer à la convention collective des supermarchés et magasins « normaux », déclare le ministre


La ministre déléguée chargée de l'intérim, Mariëlle Paul, a décidé d'étendre l'exemption accordée aux supermarchés en ligne tels que Picnic, Crisp et Flink. Cela signifie qu'ils ne seront temporairement plus soumis à la convention collective de l'industrie alimentaire (CCA) et pourront exercer leurs activités selon leurs propres conditions générales (la convention collective du e-commerce). Picnic a demandé une exemption à cet effet.
La convention collective LMB s'applique aux salariés des franchisés, tels que Plus et Spar, ainsi qu'aux petits commerces indépendants, comme les fromageries. Les grandes surfaces, comme Jumbo et Albert Heijn, sont soumises à une convention collective différente.
Discussion« Le modèle économique des supermarchés en ligne est vraiment différent de celui des détaillants indépendants ou des franchisés », explique Paul. « Parallèlement, je souhaite interpeller toutes les parties prenantes. Le monde évolue, et commander et se faire livrer deviennent de plus en plus courants. Il serait bon qu'ils puissent revenir à la table des négociations et trouver une solution acceptable par tous. »
La question de savoir si des entreprises comme Picnic doivent être couvertes par la convention collective des petits supermarchés et commerces de proximité fait l'objet d'un débat permanent. Picnic se présente comme un « supermarché mobile » et, entre autres, fonctionne différemment d'un supermarché classique, sans magasins physiques. Par conséquent, ses employés sont rémunérés conformément à la convention collective du secteur du e-commerce alimentaire, convention collective négociée au sein du secteur.
Les syndicats FNV et CNV contestent cette interprétation, arguant que cette convention collective est moins favorable aux salariés que celle des magasins « classiques », notamment parce que les salariés concernés par la deuxième convention collective perçoivent des indemnités pour le travail de week-end. Or, les supermarchés en ligne sont également des supermarchés et devraient donc être soumis à la même convention collective.
Le syndicat est donc mécontent de la décision du ministère, la qualifiant de « choix faible et incompréhensible ». « Pique-nique est un supermarché, mais le ministre leur permet de faire semblant du contraire pendant une année supplémentaire », déclare Michiel Al., membre du conseil d'administration de la FNV.
Il fait référence à une décision judiciaire récente qui va dans ce sens - concernant une période spécifique de la convention collective de travail.
Plusieurs supermarchés et fabricants de produits alimentaires utilisent cette astuce sournoise : (le texte continue sous la vidéo).
Le syndicat CNV est également mécontent de la décision du ministre et craint que les grandes entreprises telles que Jumbo et Albert Heijn veuillent également placer leurs services de livraison en ligne sous une convention collective de travail distincte.
« Il existe un risque qu'ils demandent eux aussi des conditions d'emploi distinctes pour leurs activités en ligne », déclare Jacqueline Twerda, négociatrice chez CNV. « Le soutien à la convention collective dans son ensemble s'effondrera alors, et les conditions d'emploi des 350 000 salariés des supermarchés seront bientôt très précaires. » Le syndicat indique qu'il envisage de nouvelles actions contre la décision de Paul.
L'Autorité néerlandaise des consommateurs et des marchés (ACM) a adressé une lettre au ministre à ce sujet cet été. L'autorité de la concurrence a fait valoir que l'exemption accordée à Picnic devait être prolongée, car sans elle, l'entreprise aurait du mal à soutenir la concurrence, ce qui serait préjudiciable aux consommateurs, qui subiraient une hausse des prix des produits alimentaires, a-t-elle soutenu.
La convention collective du commerce électronique (CCT) offre aux entreprises comme Picnic un traitement légèrement plus avantageux. Elles bénéficient d'un avantage concurrentiel. Si Picnic devait être soumise à la CCT des supermarchés, cela entraînerait une hausse des coûts salariaux, selon l'organisation.
Ventes en lignePaul voit également des arguments « solides » en faveur d'une exemption. « Les supermarchés en ligne se concentrent exclusivement sur la vente en ligne et livrent à domicile sans exception. Leur structure de distribution est entièrement adaptée à cette situation », peut-on lire dans un communiqué. Leurs méthodes de travail sont si différentes que les entreprises sont autorisées à utiliser leurs propres conventions collectives pour le moment, a ajouté le ministre.
L'ancien ministre Van Gennip avait précédemment déclaré la convention collective des supermarchés (LMB) généralement contraignante, s'appliquant ainsi à l'ensemble du secteur, à l'exception des supermarchés en ligne, espérant que les syndicats et les entreprises trouveraient eux-mêmes une solution aux problèmes liés à la convention collective. Cependant, cette démarche n'a pas abouti jusqu'à présent. Paul les invite désormais à se réunir à nouveau.
RTL Nieuws