Moody's évoque le risque budgétaire et abaisse les perspectives de notation du Brésil

L'agence de notation Moody's a décidé ce vendredi (30) d'abaisser la perspective de la note de crédit du Brésil de « positive » à « stable ». Malgré la dégradation des perspectives, la note a été maintenue à Ba1, un niveau en dessous de la catégorie d'investissement, ce qui représente la garantie que le pays ne risque pas de faire défaut sur sa dette publique.

Dans le communiqué, Moody's a déclaré que le changement d'évaluation était motivé par le rythme plus lent de mise en place de mesures visant à remédier aux rigidités budgétaires et à renforcer la crédibilité de la politique budgétaire par rapport à octobre 2024, lorsque la note de crédit est passée de « stable » à « positive » .

La forte détérioration de la capacité de remboursement de la dette a également influencé ce changement. Plus tôt, la Banque centrale avait indiqué que la dette brute du Brésil avait atteint 76,2% du produit intérieur brut (PIB) en avril, soit 9,2 billions de réaux en valeur nominale, en hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au mois précédent.

Ce vendredi également (30), l'Institut brésilien de géographie et de statistique a signalé une croissance de 1,4% du PIB au premier trimestre 2025 par rapport aux trois derniers mois de 2024. L'agence a reconnu la réalisation des principaux objectifs de résultat et a déclaré qu'elle s'attend à ce que le pays stabilise sa dette à moyen terme et maintienne ses efforts de consolidation budgétaire.

Moody's estime que la dette publique brésilienne devrait se stabiliser autour de 88 % du PIB au cours des cinq prochaines années, au-dessus de la projection précédente de 82 %, principalement en raison de « taux d'intérêt plus élevés que prévu ».

En outre, il a souligné que le maintien de la notation à Ba1 reflète l'attente d'une croissance économique solide et durable continue, d'une économie diversifiée et de la vulnérabilité limitée du pays aux chocs extérieurs, en raison de sa position extérieure favorable.

Moody's a suggéré une série de mesures telles que la dissociation des revenus, la désindexation des prestations sociales du salaire minimum ou la réforme des prestations de sécurité sociale pour créer un espace budgétaire et permettre une éventuelle amélioration de la notation de crédit.

Il a toutefois averti que si les efforts s'avéraient moins efficaces que prévu, il y aurait un risque de voir la perspective de la notation du Brésil devenir négative. Après la publication du rapport, le ministère des Finances a publié une déclaration réaffirmant son engagement en faveur de réformes structurelles pour assurer l'équilibre des comptes publics.

« Ce processus a eu lieu – et continuera de se produire – grâce au travail conjoint entre le pouvoir exécutif et le Congrès national, qui ont démontré leur efficacité en approuvant plusieurs mesures pertinentes, notamment une vaste réforme fiscale », a déclaré le ministère.