Les principaux problèmes et les moyens d’accroître la productivité du travail en Russie sont nommés

L'Académie présidentielle a expliqué ce qui doit être fait pour atteindre l'objectif fixé dans le projet national d'augmenter cet indicateur de 20,7 % d'ici 2030.
Lors du XXVIIIe Forum économique international de Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie devait évoluer vers une économie à hauts salaires, fondée sur une productivité et une qualité d'emploi accrues. Cette déclaration a suscité un débat dans le monde des affaires et le monde universitaire sur la solution à ce problème. Alexander Abramov, Maria Chernova et Andrey Kosyrev, collaborateurs de l'Institut de recherche économique appliquée (IPER) de l'Académie présidentielle russe d'économie nationale et d'administration publique, ont présenté leur analyse.

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Au cours des 17 dernières années, la productivité du travail en Russie a progressé de 1,26 % par an. Il s'agit d'un résultat relativement satisfaisant. Il a permis à notre pays d'occuper la 58e place sur 131 au classement correspondant pour ce critère. Cependant, la situation était bien pire pour d'autres indicateurs clés. Ainsi, la productivité totale des facteurs (PTF) de l'économie nationale a diminué de 0,54 % par an au cours de la même période, soit de 2007 à 2024. Cela a propulsé la Russie à la 78e place du classement correspondant. Notre pays n'a également occupé que la 73e place en termes de part des salaires dans le PIB et la 120e place en termes de dynamique. La Russie est également à la traîne en termes de croissance du PIB en dollars courants (98e place) et de PIB par travailleur en parité de pouvoir d'achat (61e place sur 113 pays). Dans le même temps, en termes de niveau d’inégalité (11e place sur 121 pays) et de taux de croissance (12e), la Russie fait partie des leaders mondiaux.
Alors que la productivité du travail a augmenté de 25,3 % en 17 ans, la productivité totale des facteurs (TPF) de la Russie a chuté de 9,3 % sur la même période, et la part de la rémunération du travail dans le PIB est passée de 46,7 % en 2007 à 43,9 % en 2024. Le coefficient de Gini pour la richesse est passé de 70,6 % en 2007 à 86,9 % en 2022, ce qui indique une augmentation significative des inégalités.
L'écart entre la croissance de la productivité du travail et la productivité totale des facteurs signifie que la vague actuelle de la révolution industrielle n'a pas encore conduit à une croissance durable du PIB grâce à une utilisation plus efficace des ressources : travail et capital. La croissance de la productivité du travail entraîne une redistribution plus importante de la part des salaires dans le PIB en faveur des profits, accompagnée d'une croissance économique modérée. L'écart entre la croissance de la productivité du travail et la PTF en Russie est de 1,8 %, ce qui est nettement supérieur à celui des États-Unis et d'autres pays développés, mais inférieur à celui des pays BRICS. Cela pourrait indiquer les risques d'une situation où la croissance de la productivité du travail obtenue grâce à l'automatisation au niveau des entreprises individuelles ne se traduirait pas par une croissance de la valeur ajoutée et de la PTF dans l'ensemble de l'économie. On assisterait plutôt à une redistribution du revenu national : une réduction de la part des salaires dans le PIB accompagnée d'une augmentation de la part des profits, ce qui accentuerait les inégalités de richesse et le problème du chômage caché.
Selon le Plan unifié du gouvernement de la Fédération de Russie pour la réalisation des Objectifs nationaux de développement, la croissance de la productivité du travail en Russie devrait atteindre 20,7 % d'ici 2030. Pour y parvenir, il est nécessaire :
1. Évaluer les mesures visant à accroître la productivité du travail dans le cadre de projets nationaux. Leur mise en œuvre devrait s'appuyer sur un ensemble complet d'indicateurs, notamment la croissance de la productivité totale des facteurs (PTF), le niveau et la dynamique de la part des salaires dans le PIB, ainsi que les indicateurs d'inégalités de revenus et de patrimoine.
2. Il est nécessaire que la croissance de la productivité du travail s’accompagne d’une part stable des salaires dans le PIB, ce qui suppose la répartition des bénéfices entre les entrepreneurs (par le biais des bénéfices) et les travailleurs (par le biais de l’augmentation des salaires), conformément à la croissance de la valeur ajoutée.
3. Il est conseillé de surveiller les indicateurs de taille et de dynamique de la productivité du travail et de la PTF tant au niveau de l’économie et de ses secteurs que dans le contexte des entreprises individuelles.
4. Il est nécessaire d’élaborer un programme de mesures visant à augmenter la productivité totale des facteurs (TPF) des organisations et de l’économie dans son ensemble.
Auteurs:
mk.ru