De nouvelles preuves montrent que les manifestants de Los Angeles ont été arrêtés sur la base de mensonges
L'occupation policière et militaire de Los Angeles n'a jamais été autre chose qu'un simulacre d'autoritarisme. Or, The Guardian a examiné les archives des procédures judiciaires qui ont suivi et a découvert que l'affaire était encore plus pernicieuse qu'il n'y paraissait.
Le témoignage des policiers a été cité dans au moins cinq affaires déposées par le ministère américain de la Justice dans le contexte des troubles. Le ministère a inculpé au moins vingt-six personnes pour « agression » et « entrave » à des agents fédéraux, entre autres, lors des manifestations contre les descentes des services d'immigration. Cependant, les procureurs ont depuis été contraints de classer sans suite au moins huit de ces chefs d'accusation, dont beaucoup reposaient sur des rapports inexacts des policiers, comme le montrent les documents judiciaires. Le ministère a également classé sans suite au moins trois affaires d'agression criminelle intentées contre des habitants de Los Angeles accusés d'avoir entravé des arrestations lors de récentes descentes des services d'immigration, selon les documents.
L’examen des dossiers par le Guardian a révélé :
Sur les neuf affaires de « voies de fait » et d’« entrave » déposées par le ministère de la Justice immédiatement après le début des manifestations et promues par la procureure générale, Pam Bondi, les procureurs ont rejeté sept d’entre elles peu après le dépôt des accusations.
Dans des rapports qui ont conduit à la détention et à la poursuite d'au moins cinq manifestants, les agents du Département de la sécurité intérieure (DHS) ont fait de fausses déclarations sur la séquence des événements et ont déformé les incidents capturés sur vidéo.
Un agent du DHS a accusé un manifestant d'avoir bousculé un officier, alors que les images semblaient montrer le contraire : l'officier a poussé le manifestant avec force.
Un acte d'accusation a désigné le mauvais accusé, une erreur stupéfiante qui a mis en péril l'une des affaires les plus médiatisées du gouvernement.
Quel gâchis incompréhensible ! Une bande de détectives adjoints qui arrêtent quiconque passe leur chemin, inventent des raisons et n'envisagent même pas la possibilité qu'à une époque où tous les utilisateurs de téléphones sont des témoins de la scène, des vidéos puissent être disponibles pour les faire passer pour des menteurs au tribunal. De vrais détectives, ces types. Et l'incompétence atteint les plus hauts échelons.
Essayli, le procureur fédéral de Los Angeles, fervent partisan de Trump nommé cette année, a initialement publié les photos des accusés, mais n'a pas reconnu publiquement avoir depuis rejeté leurs accusations. Ciaran McEvoy, porte-parole d'Essayli, a refusé de commenter une liste détaillée de questions concernant des cas précis. Le Los Angeles Times a rapporté la semaine dernière qu'Essayli avait été entendu « hurler » sur un procureur suite au refus d'un grand jury d'inculper l'un des manifestants.
La mythologie raconte qu'Hercule a nettoyé les écuries d'Augias en détournant les fleuves Alphée et Pénée. Il faudra le Mississippi et le Missouri, et peut-être une partie de la Mononghela, pour nettoyer l'ICE et les services d'immigration.
esquire