De Blanche Gardin à Jamel Debbouze, comment le conflit israélo-palestinien déchire le monde de la culture

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En ce milieu du mois de février, le réalisateur Tristan Séguéla scrute, inquiet, les réseaux sociaux. Son film, « Mercato », avec Jamel Debbouze en tête d’affiche, ne sort que dans quelques jours, mais il fait déjà parler de lui. La presse promet au long-métrage un avenir doré dans les salles obscures, du « Parisien » qui salue « un thriller haletant sur les coulisses du foot » à « Télérama » qui loue « un Jamel vraiment fantastique dans un film incroyablement bien construit ». Mais sur TikTok, X ou YouTube, un autre scénario commence à se dessiner. Des appels au boycott fleurissent ici et là, pour un tout autre sujet que celui du film : le conflit israélo-palestinien. Une sphère arabo-musulmane reproche à l’acteur principal son « silence de cathédrale » sur les massacres à Gaza, selon les mots du youtubeur Herts, quand ce n’est pas le producteur « sioniste » Alain Goldman qui est visé par le site EuroPalestine.com, voire le réalisateur et le scénariste, « Tristan Séguéla, le fils du célèbre publicitaire Jacques Séguéla, ancien chargé de com de l’ex-Premier ministre israélien Ehoud Barak, et Thomas Finkielkraut, fils du philosophe raciste Alain Finkielkraut ».

Au cinéma, le film va finir par frôler la catastrophe industrielle : à peine 200 000 entrées les deux premières semaines… pour 13 millions d’euros de budget. Au sein de l’équipe de production, on se refuse à expliquer cet échec par la campagne de dénigrement, mais on souffle de dépit : « On n’avait pas conscience du rejet que Jamel suscitait sur les réseaux sociaux par rapport à Gaza. “Mercato” est un film avec des acteurs arabes et noirs qui jo…